mardi 14 janvier 2014

Le Géant égoïste, de Clio Barnard

L'innocence d'une amitié noirci par l'acierPar qui ? Clio Barnard. Le Géant égoïste est son premier long-métrage

Avec qui ? Conner Chapman (premier film), Shaun Thomas (premier film), Sean Gilder, Siobhan Finneran

Pour qui ? Certainement pas pour vous divertir. Pour vous prendre une claque, oui.

Récompenses : Quatre fois primés. Quinzaine des réalisateurs 2013 à Cannes :  Label Europa Cinéma. Festival du film britannique 2013 à Dinard : Hitchcock d'or, Prix coup de coeur, prix de l'image

Le pitch : Quartier populaire de Bradford, dans le nord de l'Angleterre. Malgré leur caractère divergeant, Arbor et Swifty sont amis.. Encore enfants, ils affrontent ensemble la détresse sociale de leur entourage. Une nuit, ils assistent à un vol de câbles, sur une ligne de chemin de fer. Lesquels seront revendus très chers. Appâtés, mais inconscients des risques, les garçons se lancent dans le trafic d'acier.
Le Géant égoïste est l'adaptation du conte du même nom, écrit par Oscar Wilde

Magnifique...Magnifique histoire d'amitié. De la tendresse, de la tolérance. Mais aussi des éclats. Les deux acteurs sont extraordinaires. Conner Chapmann (Arbor) jouent parfaitement l'hyperactif. Il sautent partout, s'énervent pour un rien. Même performance pour Shaun Thomas (Swifty), plutôt nonchalant, réservé.
On traverse toutes les émotions : tristesse, révolte, rire, joie. On ne décolle pas de l'image. On sait qu'un drame va arriver. La violence domine. Les gens sont sous tension, obsédés par l'acier et l'argent qui en découle. L'ambiance est glauque. Il fait sombre. Les gens, la rue, les maisons...tout est sale.
Pas de musique. Pas de fioritures esthétisantes. C'est presque mal filmé. Certainement pour laisser toute la place aux acteurs, à l'histoire.
Toutefois les images sont parlantes. Elles véhiculent des messages. Sur la sagesse animale. Beaucoup de plans fixes sur les chevaux, les moutons. Souvent victimes de la fureur humaine, les bêtes restent calmes. Sur l'acier dévorant. Il domine l'image, presque majestueux : immenses pylônes, imposantes centrales électriques. Dans une scène, personnifié, l'acier devient même mangeur de main d'enfant...
L'Homme, lui, est une créature hybride. Prisonnier de son désir, en l'occurrence celui de devenir riche, il devient froid comme l'acier. A ce titre, le receleur de ferraille est impitoyable. Cependant, et c'est l'aspect positif du film, l'Homme est aussi capable de compatir et même d'aimer. Preuve en est à la fin du film.

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