dimanche 24 novembre 2013

La Vénus à la Fourrure, de Roman Polanski

Une Vénus de Rêve

La Vénus à la fourrure : Photo Emmanuelle Seigner, Mathieu AmalricUn magnifique duo sadomaso

 Talon haut, robe moulante en cuir noir, une jolie blonde (Emmanuelle Seigner) entre en courant dans un théâtre. Elle arrive trop tard pour le casting de la Vénus à la Fourrure. Cela vient de finir. Le metteur en scène, Thomas (Mathieu Almaric), est furax. Il n'a trouvé personne pour incarner l' héroïne du chef d'oeuvre de Sacher Masoch : Vanda. Avec un langage plus que familier, la femme se propose. Thomas la regarde peu emballé. Elle mâche vulgairement un chewing-gum, ses cheveux et son maquillage dégoulinent à cause de la pluie.
Pourtant, quand il lui accorde malgré tout une audition, dès qu'elle joue les premières phrases de Vanda, il est envoûté. Entre eux, va alors se créer une relation très proche de celle des deux  personnages de la pièce : une relation sadomasochiste.

  Le début du film a des tendances comiques. Emmanuelle Seigner fait très bien la pauvre fille, vulgaire et inculte. Elle met des "genres" à la fin de chaque, rit bêtement, se fout à poile pour un rien. Et feint même de ne pas connaître l'oeuvre. Le ton change quand ils commencent à jouer la Vénus à la Fourrure. L'actrice s'avère délicate, cultivée et hypnotisante. Face à elle, Mathieu Almaric, est également impressionnant, Troublé par Vanda, il est nerveux, il transpire. Elle réveille en lui sa perversion qui l'habite depuis l'enfance. Le jour où sa tante l'a fouetté avec un bâton...

  Roman Polanski nous enferme dans un huit-clos, avec ses deux acteurs. La lumière est tamisée, le décor est cosy. On pourrait se croire au théâtre. Le réalisateur en respecte les règles classiques : un lieu, un temps, une action.

  Mais, il maîtrise aussi et surtout le cinéma.  Certaines images, notamment lorsque Emmanuelle Seigner joue la femme fatale, sont d'une beauté époustouflante. Les effets spéciaux nous plongent dans une ambiance de plus en plus onirique. Comme ses personnages, Polanski nous égare entre réalité et fiction.
La Vénus va-t-elle renaître de ses cendres helléniques ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire