jeudi 26 décembre 2013

A touch of sin, de Jia Zhang Ke

La violence comme cri d'alarme

Dans son film, A touch of Sin (prix du scénario à Cannes), Jia Zhang Ke donne à voir la Chine d'aujourd'hui. Quatre personnages subissent la corruption, l'oppression, l'injustice. Seule moyen de s'en sortir : la violence

A Touch of Sin : Photo Wu Jiang

Quatre histoires, quatre révoltes 

  C'est l'histoire de quatre personnages. Indépendants des uns des autres. Ils évoluent dans la chine d'aujourd'hui. Laquelle est d'après le réalisateur, Jia Zhang Ke, corrompue par l'argent et le pouvoir. Le point commun entre ces trois hommes et cette femme : ils subissent l'oppression, ne la supportent plus et disjonctent. Que faire quand personnes ne vous écoutent ? Qu'aucune de vos plaintes n'aboutissent ? Car les puissants, les décideurs, les patrons restent dans tous les cas impunis. Ultime solution : la violence. L'être humain s'efface derrière la bête qui est en lui. A l'écran, avant chaque acte de révolte, un animal émerge. Un cheval, un boeuf, un serpent.
Le mineur ne supporte pas que son usine passent dans les mains des actionnaires. Il abat son patron d'un coup de fusil.  L'hôtesse d'accueil, baladée et humilié par les hommes, poignarde un client qui tente de la violée.

La Chine implosera


   Étrangement, ces actes brutaux ne choquent pas. Ils sont même esthétisés et jamais condamnés. La femme est encore plus belle maculée du sang de ses bourreaux.
Dans ce film , le faible, c'est le prolétaire, la femme, le jeune. Le méchant : l'actionnaire, l'homme obsédé par le sexe, l'argent et le pouvoir. C'est manichéen, mais ça se passe comme ça dans la Chine d'aujourd'hui. L'Empire du milieu voudrait garder l'autoritarisme du communisme, tout en profitant du libéralisme économique.
Le réalisateur pousse un cri d'alarme. Si rien ne change, le pays implosera. Les inégalités engendreront des violences fatales

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