lundi 15 septembre 2014

J'ai testé la visite Odorico par Balades armoricaines.

J'ai testé la balade Odorico, menée par un organisme indépendant de l'office du Tourisme : Balades armoricaines. Pendant deux heures, nous avons sillonné les rues du centre-ville de Rennes, appris à reconnaître la mosaïque, parlé d'Histoire, d'art contemporain et... de foot. Verdict : un excellent moment.


La piscine Saint-Georges recèle de magnifiques mosaïques Odorico


Ne plus prendre Odorico pour du carrelage !

Soyons honnête ! Qui a déjà attribué ces confections à Odorico : le sol du magasin Kartell (rue Leperdit), de La Poste (République), du bar Le Hiboux (rue Dupont des Loges), le paillasson de la librairie M'enfin (rue Victor Hugo), la façade de la pharmacie bleue (rue Rallier du Baty)  ?

 C'est en suivant la visite que je l'ai appris. J'ai eu presque honte. Je suis passée devant des milliers de fois, j'ai même marché dessus sans en mesurer leur valeur. Pensant qu'il s'agissait d'un simple carrelage ! On ne m'y reprendra plus.
Pour élaborer son itinéraire, qui part de la rue de Léon, monte jusqu'à la place Saint-Anne, pour redescendre rue Duhamel, Anne-Isabelle Gendrot, alias Balades Armoricaines, s'est appuyée sur un ouvrage de référence. Elle a potassé la thèse d'Hélène Guéné. L'universitaire a répertorié et travaillé plusieurs années sur les réalisations de la famille, originaire de Sequals en Italie, et installée à Rennes depuis 1882.

Un incontournable de l'Histoire rennaise.

A Rennes, il serait dommage de ne rien connaître de la mosaïque. Début XXe, le maire Jean Janvier, dans son vaste programme de reconstruction de la ville, en fera un matériau incontournable. Parce qu'"hygiénique et lumineux".
La capitale bretonne n'est certes pas la seule ville à s'en parer. "Mais elle est celle qui a vu la mosaïque s'élever au rang d'art", assure Anne-Isabelle Gendrot.
Et ce grâce à Odorico fils. Son père était un bon artisan sans bagage artistique, qui copiait ses motifs sur catalogue. Isidore fils, qui s'est formé à l'école des Beaux-arts, crée lui-même ses motifs : des cercles et volutes inspiré des Arts déco.
Un bon exemple ? l'immeuble Poirier (7, av Janvier) recouvert de jolis entrelacs de cercles, illuminés par des tesselles en or

L'immeuble Poirier


"Odorico n'a pas réalisé la piscine Saint-Georges"

Anne-Isabelle Gendrot ne pouvait éviter l'édifice qui fait la célébrité d'Odorico. La famille italienne a confectionné avec brio l'intérieur de la piscine : "les magnifiques flaques bleues" plonge les nageurs dans une atmosphère marine
Mais la guide, titulaire d'un master en histoire de l'art, s'agace des incertitudes. "On présente souvent la piscine comme l'oeuvre majeur d'Odorico. Ce n'est pas exact. La piscine est avant tout l'oeuvre de l'architecte Emmanuel Leray. Odorico n'a fait que suivre ses instructions"


Odorico inspire l'art contemporain




Art contemporain et ...football

Odorico, c'est bien joli, mais, personnellement, je trouve ça désuet.
A ce titre, et c'est selon moi la grosse plus-value de cette balade, on apprend que la famille italienne continue d'influencer nos contemporains.

L'art d'abord. Avez-vous déjà remarqué le gros radis qui pousse dans le jardin du Lycée Emile Zola ? C'est une installation en mosaïque d'Ar Furlukin. L'artiste, par ailleurs serveur au Galopin, est obsédé par ce légume. Il rêve d'en installer partout dans la ville.
L'autre écho à Odorico, se trouve place Rallier du baty. A l'orée des terrasses agitées, émerge l'oeuvre de Sylvain Dubuisson, la Chrysalide. La sculpture en forme de cocon strié repose sur un socle en granito, un dérivé des mosaïque décoratives.

Plus inattendu, le Stade Rennais n'aurait peut-être pas cette ampleur sans l'offensive d'Odorico. Isidore fils était un passionné du ballon rond. En 1914, il crée l'équipe des Rouge et Noir. "C'est même lui qui aurait initier la professionnalisation du foot. Il s'est démené pour que le club recrute des joueurs à l'étranger", rapporte la guide.

La maison Odorico entièrement recouverte de mosaïque



Une bonne réponse, un Carambar

J'ai suivi plusieurs visites de Balades Armoricaines, je suis quasi-accro. Pourquoi ? Parce qu'elle m'encourage à en savoir toujours plus.
Anne-Isabelle Gendrot utilise une méthode américaine. Tu réponds bien à ma question - Quand le train est-il arrivé à Rennes ? Quand le fils Odorico est-il mort ? - t'as le droit à un Carambar.

Ce jeu me grise. Pas seulement pour le Carambar. J'avoue, cela flatte l'égo de répondre à un max de questions.

Balades armoricaines : programmes des visites sur www.baladesarmoricaines.fr. Contact : Anne-Isabelle Gendrot au 06 34 47 94 23

1 commentaire:

  1. Si vous voulez en voir vraiment plus ,allez sur ma page facebook "Rennes en 1900". Daniel Enocq

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