Les garçons et Guillaume, à table !, de Guillaume Gallienne

Une bonne comédie comme on en voit rarement.   4,5/5

 Guillaume Gallienne joue aussi le rôle de sa mère

  Longtemps, Guillaume Gallienne a pensé qu'il était une fille. Sans doute à cause de la relation à sa mère. Il le confesse avec humour et tendresse dans son dernier film. Dans lequel, il joue son propre rôle et celui de sa mère. Et ce, avec un talent digne du sociétaire de la Comédie Française qu'il est.

   Même si elle ne le dit pas, Madame Gallienne fait tout pour que son cadet se féminise. Elle le couve, l'emmène partout : boire le thé, chez le coiffeur. Elle ne cesse de lui répéter que le sport, c'est pas pour lui, mais pour les garçons. Et tente même de la persuader qu'il est homosexuel.
Le petit Guillaume , qui aime sa mère au plus haut point, se conforme à son désir, comme dirait Freud...

Déguisé en Reine d'Autriche

   Bien sûr, cela donne des scènes hilarantes, jouées avec une grande justesse. Pour ressembler à sa mère, Guillaume se fait une mise en pli. Marche et parle comme elle. Il aime aussi se déguiser en Reine d'Autriche, belle-mère de Sissi : une couette en guise de robe, un pull noué sur la tête servant de perruque. Au grand désespoir de son macho de père (André Marcon).
Il y a aussi ses trouvailles pour échapper au service militaire, ses tentatives d'expériences homosexuelles.
En revanche, son séjour en Thalasso, en Bavière, est lourdingue. Le summum vient quand la masseuse (Diane Kruger) lui dilate "le trou de balle". On se croirait dans les bronzés font du ski.

   A d'autres moments, le film émeut. Guillaume souffre du mépris de son père,  de ses frères, de ses camarades virils. Et surtout, de ne pas savoir qui il est. Ce qu'il désire. Suis-je un garçon ou fille ? J'aime les filles ou les garçons ? Si je deviens un garçon, maman m'aimera-t-elle quand même ?
Des questions que, d'une certaine manière, chacun peut se poser à un moment de sa vie.