dimanche 10 novembre 2013

Mettre en scène : Passim, de François Tanguy

Passim : beau mais trop intello. 

 

Pendant 1h45, François Tanguy, avec talent, vous gavent de référence. Se foutant de perdre le spectateur. 

La première heure, ça va. J'ai réussi à suivre. J'ai reconnu des extraits de textes connus comme Le roi Lear, de Shakespeare. Ou parfois, sans connaître le titre du texte, je savais de quoi ça parlait : le mythe d'Hercule, la guerre de Troie.
Mais la deuxième heure, mon cerveau s'est fatigué. Notamment, quand le comédien , sur son cheval en bois, s'est mis à déclamer son texte en Espagnol. Un autre passage, les comédiens parlent Allemand. Je ne reconnais plus les références
Les fans de Tanguy adorent son érudition. Ils oublient de dire que, pour apprécier le metteur en scène, certes ingénieux, il faut être également trilingue ! C'est indigeste. C'est le cliché du spectacle élitiste et inaccessible.

Pourtant, il est possible d'apprécier l'esthétique de la pièce. Sur scène, des cadres en ferraille, des murs solitaires, des objets vieillis. Tout ça bouge. La lumière aussi. Cela donne des plans sympa, des jolis jeux d'ombres, des perspectives intéressantes.
Les costumes sont soignés, traversent les époques : robes en crinoline, baroques, tailleurs début XXe, costumes trois pièces, de guerre, de révolutionnaires, etc.
La musique, du classique, des chants baroques, donne du rythme, apporte de l'émotion à des paroles scandés lentement, froidement.

Parfois, on rit aussi. Quand les acteurs s'engagent dans une valse burlesque où ils tombent, se marchent dessus. On s'émeut lorsque Cordélia est incapable de déclamer son amour à son père, le roi Lear.

Dans le supplément Libé, sur Mettre en scène, le journaliste dit que François Tanguy est blindé de culture. Cependant, il aurait des difficultés avec la parole. Cela résume parfaitement sa manière de mettre en scène.

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