jeudi 21 août 2014

Visite guidée du Parlement de Bretagne, bon plan ou pas ?

Admirer l'antre du Parlement de Bretagne n'est pas chose facile. L'accès est fortement limité. Une chance, l'office de tourisme de Rennes propose régulièrement des visites guidées. L'aperçu vaut le détour, mais laisse un goût de trop peu.


Le Parlement de Bretagne


Accès privilégié

C'est une chance de pouvoir accéder au Parlement de Bretagne. Alors qu'il a perdu sa fonction politique à la révolution, il fait aujourd'hui office de cour d'appel. Il a, par exemple, accueilli récemment le très médiatique procès de Maurice Agnelet. De fait, les entrées dans les salles sont extrêmement surveillées et limitées aux groupes encadrées par un guide de l'office de Tourisme


À couper le souffle

La plus belle salle, et la mieux conservée, reste la Grand chambre. Ses décors seraient uniques en France.
Les dorures illuminent la pièce - une couche d'or véritable est posée sur les boiseries. Au plafond, entre les moulures richement sculptées, trônent les peintures allégoriques imaginées par Charles Errard, rien de moins que le fondateur de l'Académie royale de peinture. Amusez-vous à reconnaître  La Justice et la ReligionLa Sagesse chassant la Calomnie, La Bretagne protégeant l'Innocence, etc.
Ne loupez pas la tapisserie disposée au fond de la pièce. Tissée par Les Gobelins, elle représente, de manière fantaisiste, la mort de Duguesclin.
Les oeuvres picturales, réalisées par le Jean-Baptiste Jouvenet, méritent le coup d'oeil dans la salle du Conseil de la Grand chambre. Notamment, Le Triomphe de la Justice sur les Vices, et sur la cheminée, Le Christ sur la croix. D'influence classiques, elles témoignent d'une grande maîtrise du clair-obscur
La salle des Pas perdus impressionne par sa porte monumentale, sur laquelle sont prodigieusement sculptées La Force et La Justice. Et par sa taille : 36,60 mètre de long, 12,80 mètre de large et autant de hauteur.

La Grand Chambre


Se coucher plus intelligent

La visite du monument apporte, par voie de conséquence, un rappel intéressant de l'Histoire de Rennes. En 1675, le parlement a été exilé à Vannes. Et ce pour punir les Rennais pris dans la révolte du Papier timbré, mieux connue aujourd'hui sous le nom de révoltes des Bonnets rouges.
On apprend aussi que le parlement à échapper aux flammes lors de l'incendie de 1720, mais pas en 1994. Le 4 février, alors que la ville est secouée par la grogne des marins-pêcheurs, ces derniers lancent des fusées de détresse. Une d'elles se seraient nichées dans la charpente de l'édifice et auraient flambée la nuit suivante.
Le budget de restauration s'élèvera à 70 millions d'euros. Un record national !

La salle des Assises



Le maître parle à l'élève

C'est très bien, le guide clame clairement son discours. On comprend tout. Cela manque néanmoins d'interactivité. On doit se contenter d'écouter, comme à l'école. La visite serait plus vivante si le conférencier invitait le groupe à participer, posait des questions.

Top chrono !

Le guide possède un temps limité. C'est normal mais ça se sent. Chaque pièce est balayée rapidement, à peine le temps d'apprécier les décors qui demandent de l'attention.
Malgré leur importance, certains pans historiques sont éludés. Il a fallu qu'un visiteur pose la question pour que le conférencier parle des conséquences de l'incendie sur les décors. C'est tout de même intéressant de savoir, par exemple, que 52 toiles ont été sauvées par le gardien, lequel les a percées pour évacuer l'eau que les pompiers ont aspergée.

Du 7 juillet au 31 août, en semaine, à 11 h et 14 h 15, les samedi à 15 h et 15 h 30, les dimanche à 14 h 30 et 15 h. En septembre, horaires variables. Durée : 1 h 30. Tarif de 4,60 € à 7,20 €. Réservation au 02 99 67 11 66, par mail : billetterie@tourisme-rennes.com, ou sur le site de l'Office de tourisme 

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